Littérature Portugaise : Top 5 des livres indispensables




LLCER Portugais

Les livres indispensables


Étant étudiante en LLCER-Portugais et ayant la chance de parler cette langue couramment, j'ai envie d'écrire des articles à ce sujet sur mon site. L'une des raisons me poussant à le faire c'est la quasi absence de contenus sur le web à destination des étudiants de cette filière. Idem pour les livres. En effet, les manuels en français sur la discipline sont quasi inexistants. 

Je suis également étudiante en LLCER-Anglais et lorsque je compare les deux matières, en anglais, les ouvrages et manuels publiés sont disponibles à foisons ce qui est une très bonne chose, mais cela me fait vraiment réfléchir sur la faible mise en avant de la filière LLCER Portugais. Cela m'embête beaucoup que pour celle-ci, il n'y ait pas grande chose. Et c'est une discipline si passionnante que je prends vraiment plaisir à étudier et qui mérite d'être vraiment plus reconnue en France.

Pour vous faire découvrir la discipline et ce que j'étudie, je posterai régulièrement ici des articles sur différents sujets, de l'Histoire à la Littérature en passant par l'Art ou la Langue en elle-même. Pour pouvoir avoir accès à tous les articles de ce thème, je vous invite à cliquer sur la catégorie "Études Lusophones" du site. Bien évidemment, les articles seront en français mais je n'exclue pas le fait d'en écrire un jour en Anglais et Portugais si cela en intéresse certains ou si j'en ressens tout simplement l'envie.

Trêve de bavardages, entrons dans le vif du sujet.


● La Littérature Portugaise 

Commençons avec les classiques qui vous permettront de découvrir la littérature portugaise. Il y a tellement d'œuvres incroyables écrites en portugais. Je vous partage les principales qui peuvent vous être utiles en débutant la LLCER Portugais ou si vous avez simplement envie de découvrir les classiques de la littérature Portugaise. 



Os Lusíadas de Luís de Camões 

(Les Lusiades en français)

Publié en 1572. 

Livre voué aux découvertes, aux exploits et à la geste de Vasco de Gama, poème d'un voyage qui changea les relations de l'Occident et de l'Orient, première épopée européenne, si l'on entend par là un chant héroïque dans lequel l'Europe, incarnée en un petit peuple, s'assume comme médiatrice dans un échange destiné à devenir universel, Les Lusiades concourent puissamment à la mutuelle reconnaissance de peuples et de cultures jusque-là étrangers les uns aux autres. En cela Les Lusiades apparaissent, avant tout et éminemment, comme le poème des rencontres, de la découverte craintive ou éblouie des autres. Et c'est avec un sens aigu du récit que Camoëns compose cette avancée dans l'inconnu, sans cesser de la célébrer en tant que portugaise, chrétienne et européenne. «Portugais, nous sommes de l'Occident, / Nous allons à la recherche de l'Orient», proclame Camoëns avec une remarquable «simplicité épique» selon la formule d'Eduardo Lourenço. En un seul distique tout est dit : la vérité de la géographie et de l'histoire, mais aussi le sens transcendant de l'aventure, pour ne pas dire son sens initiatique. Du royaume de la nuit aux sources du jour.

Pourquoi le lire? C'est vraiment L'œuvre emblématique de la Littérature Portugaise. Non seulement elle est riche littérairement parlant mais c'est aussi un poème glorifiant le Portugal et son peuple, engendrant un véritable patriotisme autour d'elle. C'est une vraie fierté. Si vous aimez lire l'Iliade ou l'Odyssée d'Homer, ce livre est susceptible de vous plaire. Niveau contexte, ce livre fut publié dans le but de mettre également en avant les explorateurs portugais et leurs découvertes, notamment ici la route maritime vers les Indes par le grand Vasco de Gama. 




Auto da Barca do Inferno de Gil Vicente 

(La Barque de l'enfer en français)

Publié en 1516. 

La Barque de l'Enfer est la plus célèbre des moralités d'inspiration religieuse composées par Gil Vicente. Son texte nous a été transmis par une édition datant sans doute de 1518. Il s'agit du sort des âmes après la mort. La scène représente la rive d'un fleuve, - le fleuve d'outre-tombe. Il y a là deux barques : l'une conduite par un ange, transporte au paradis les âmes des bienheureux ; l'autre, gouvernée par un diable, emmène en enfer celle des damnés. On voit apparaître successivement dix personnages qui viennent de mourir : un gentilhomme, un usurier, un simple d'esprit, un savetier, un moine, une entremetteuse, un juif, un corrégidor, un avocat et un pendu. Tous iront en enfer, à l'exception du simple d'esprit, qui n'a pas péché par malice, et qui restera à se purifier le long du fleuve. Celui-ci devient ainsi l'image du purgatoire. A la fin arrivent quatre chevaliers du Christ, qui viennent de périr outre-mer en luttant contre les infidèles : eux iront directement au paradis. Dans cette pièce dépourvue d'intrigue, Gil Vicente critique avec un rare acharnement et une joyeuse virulence certains des principaux travers de la société de son temps.

Pourquoi le lire? Une pièce de théâtre également considérée comme classique au Portugal, elle est très courte mais si riche et si complexe. C'est un véritable plaisir de la lire et surtout de l'analyser tant il y a à dire. C'est une satire, l'auteur dénonce en utilisant les métaphores de l'enfer, du paradis et du purgatoire, différentes classes sociales et politiques.  


Os Maias de Eça de Queiroz

(Les Maia en français)

Publié en 1888. 

Jorge Luis Borges considérait Eça de Queiroz comme "un des plus grands écrivains de tous les temps" : Les Maia, paru en 1888, est indubitablement son chef-d'oeuvre. Il appartient au genre des romans "cycliques" où l'on suit le destin non seulement d'une personne, mais d'une famille, précédant ainsi Les Buddenbrooks de Thomas Mann et la Forsyte Saga de Galworthy. Le nœud de l'action est une sulfureuse histoire d'amour dans le goût romantique, mais le grand intérêt du récit est ailleurs : dans la peinture d'une société bourgeoise décadente; dans l'évocation de la ville de Lisbonne qu'arpente le héros, Carlos de Maia, de la AVP D 6/41 Mars 2013 rue des "Janelas Verdes" jusqu'au Chiado ; enfin dans le personnage d'Ega, type du Portugais cultivé, hyperconscient, cosmopolite, enclin à dénigrer son pays auquel il est profondément attaché - comme Eça lui-même. À la fois histoire d'une passion fatale, peinture de mœurs objective et virulente satire, ce livre, dont le rythme rappelle les romans anglais par son style à la fois lumineux, attendri et ironique, a immortalisé Lisbonne dans la littérature.

Pourquoi le lire? C'est l'un des premiers livres de la littérature lusophones que j'ai eu la chance de lire et c'est à ce moment là que j'ai pris conscience de la richesse de cette dernière et du talent que l'on y trouvait. Ce livre est un chef-d'œuvre. C'est vraiment un très long roman mais cela ne doit pas vous rebuter car les pages défilent rapidement tant l'histoire est prenante. Un témoignage de la société portugaise du dix-neuvième siècle.



Livro do Desassossego de Fernando Pessoa

(Le Livre de l'intranquillité en français)

Publié en 1982. 

« En ces heures où le paysage est une auréole de vie, j'ai élevé, mon amour, dans le silence de mon intranquillité, ce livre étrange... » qui alterne chronique du quotidien et méditation transcendante. Le livre de l'intranquillité est le journal que Pessoa a tenu pendant presque toute sa vie, en l'attribuant à un modeste employé de bureau de Lisbonne , Bernardo Soares. Sans ambition terrestre, mais affamé de grandeur spirituelle, réunissant esprit critique et imagination déréglée, attentif aux formes et aux couleurs du monde extérieur mais aussi observateur de « l'infiniment petit de l'espace du dedans », Bernardo Soares, assume son "intranquillité" pour mieux la dépasser et, grâce à l'art, aller à l'extrémité de lui-même, à cette frontière de notre condition ou les mystiques atteignent la plénitude « parce qu'ils sont vidés de tout le vide du monde ». Il se construit un univers personnel vertigineusement irréel, et pourtant plus vrai en un sens que le monde réel. Le livre de l’intranquillité est considéré comme le chef-d’oeuvre de Fernando Pessoa.

Pourquoi le lire? Un livre un peu plus récent avec un auteur que j'aime énormément, Fernando Pessoa. Tellement talentueux, ses livres sont des petits trésors littéraires et celui-ci est tout particulièrement incroyable. Mêlant complexité et intelligence, j'ai dû noté des dizaines et des dizaines d'extraits de ce livre tellement ils m'ont marqués. C'est si unique que le définir me parait tellement futile. Il ne rentre pas dans une case. 


Memorial do convento de José Saramago

(Le Dieu manchot en français)

Publié en 1982. 

Balthazar Sept-Soleils, soldat, et Blimunda Sept-Lunes, sorcière, se rencontrent à Lisbonne, ville du plaisir et de la religion. Ils assistent aux grands événements portugais du XVIIIe siècle : les bûchers de l'Inquisition, l'édification du gigantesque palais-couvent à Mafra, de la machine volante du moine Bartolomeu de Gusmão... Épique et blasphématoire, Le Dieu manchot est une grande fable baroque.

Pourquoi le lire? Il était inconcevable que je ne mette pas une œuvre de José Saramago dans ce petit classement. Non pas parce qu'il est encore à ce jour le seul auteur portugais et écrivain lusophone à avoir obtenu le Prix Nobel de Littérature, mais parce qu'il fut l'un des écrivains les plus talentueux de notre temps. Son écriture est incroyable, on voyage à travers ses mots et on se perd dans le temps. Dans ce livre, on découvre le Portugal dit baroque et c'est grandiose.


Je me suis contentée de faire une liste assez courte pour aller à l'essentiel mais je prévois de vous partager également les classiques de la littérature lusophone brésilienne et africaine et bien évidemment, il y a encore pas mal d'œuvres de la littérature portugaise que je souhaite partager ici. Ce sera l'objet de plusieurs articles.


Connaissiez vous certains des livres mentionnés dans cet article?





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