Sortie le 17 Avril 2014
Tout commence en 1968, lorsque Jim Morrison apprend que ses frères musicaux ont vendu sans son consentement les droits de la chanson « Light My Fire » pour une publicité. Le contrat sera annulé, mais la confiance brisée... Le groupe qui s'était construit sur une confiance égalitaire chaque membre avait un droit de veto va voir son unité se fissurer. En 1971, Morrison meurt à Paris et laisse un vide que les Doors ne parviendront jamais à combler. L'héritage est lourd, mais il faut le préserver, garder cette force et cette intégrité que « The Lizard King » avait su insuffler au groupe. C'est du moins ce que pense John Densmore, le batteur, qui tente de sauvegarder la mémoire des Doors et de son ami Jim. Il s'oppose ainsi à Ray Manzarek et Robby Krieger, ses anciens frères, au cours d un procès-fleuve qu'il raconte de l'intérieur. L'auteur livre ses réflexions sur la place de l'argent dans le monde de la musique et son combat pour refuser la commercialisation de leurs chansons. Densmore alterne épopée juridique et souvenirs du bon vieux temps, nous permettant de pousser la porte secrète d'un des groupes de rock les plus emblématiques du XXe siècle. Membre originel et fondateur des Doors, John Densmore fut le batteur du groupe jusqu'à leur séparation en 1973. Il a coécrit et produit de nombreux disques d'or et a tourné aux États-Unis, en Europe et au Japon. Entré au Rock and Roll Hall of Fame en 1993, il se consacre aujourd hui à l'écriture il a publié une autobiographie et écrit pour Rolling Stone, The Guardian, The Nation et à la production de films et documentaires pour le cinéma et la télévision.
Quand j'avais douze ans, j'ai entendu pour la première fois Alabama Song, cette magnifique chanson des Doors et depuis ce jour là, elle n'a cessé de hanter mon esprit, elle d'abord puis au fil du temps tout le répertoire du groupe. Je peux sans difficulté affirmer que The Doors est mon groupe préféré - avec les Beatles bien sur. Ce groupe avait quelque chose d'unique, d’entraînant qui ne pouvait - et ne peut toujours pas laisser quelqu'un d'indifférent. Evidemment, le pilier même de ce groupe réside en la personne de Jim Morrison, artiste, poète et musicien extrêmement talentueux qui continue de fasciner son public même plus de quarante ans après sa mort. Je n'ai jamais lu de livres consacrés au groupe ou à Jim Morrison en particulier car pour moi, ils n'avaient pas grand intérêt. Certes, j'ai lu un nombre incalculable d'articles journalistiques traitant de la vie du groupe mais je n'y accordé pas vraiment d'importance. Par contre, quand il s'agit d'ouvrages directement écrit par l'un des membres du groupe encore en vie, là je ne dis pas non. J'ai même tendance à me jeter littéralement dessus. Et c'est ce qu'il s'est passé avec le livre de John Densmore.
L'ancien batteur des Doors avait publié il y a quelques années une auto-biographie Riders on the Storm dans laquelle il revenait sur la période de sa vie en tant que membre du groupe et proche de Jim Morrison, délivrant des anecdotes inédites et un aperçu de ce que la vie avait été à l'époque des Doors. Du coup, au premier abord on peut s'imaginer qu'il s'agit là d'un autre livre sur le sujet mais il n'en est rien. En 2002, John Densmore prend la décision d'engager un procès contre Ray Manzarek et Robby Krieger, les deux autres membres du groupe. Et c'est là Le sujet du livre, ce sur quoi il se base pour écrire ce dernier... Le pourquoi du procès et de cette décision de s'opposer à ses deux anciens frères musicaux et les conséquences que cela a engendré sur sa vie. Mais pas seulement car au lieu de nous livrer un livre qui pourrait avoir l'air indigeste en relatant page après page le procès de manière brut, John mêle à tout cela des histoires sur sa vie, ses engagements et les actions qu'il soutient et j'en passe. Chaque chapitre est centré sur un sujet bien spécifique.
On connait tous - les fans des Doors du moins - ce que fut l'issue de ce procès, et qui "gagna" alors encore une fois, les plus septiques ne comprendront peut-être pas l’intérêt de cet ouvrage mais ce qu'il est important de noter c'est que ce livre est une manière pour Densmore de rétablir la vérité. En 1968, le groupe signe sans l'accord de Jim, un contrat publicitaire visant à donner l'autorisation à la marque Buick d'utiliser la musique Light my Fire pour une publicité. Seulement quand Jim l'apprend, il devient littéralement fou. Il s'indigne et riposte violemment, menaçant les autres membres du groupe de détruire lui-même une voiture de la marque s'ils n'annulaient pas le contrat. Puis, il a alors eu l'idée de mettre en place un pacte entre tous les membres. Ce pacte consistait en un partage équitable des droits sur la musique des Doors et royalties engendrées ainsi qu'un droit de véto. Ainsi, si un contrat était proposé au groupe, chacun avait alors le droit de s'opposer à ce dernier. Il voulait vraiment que le groupe fonctionne en véritable équipe ce qui était - et qui est toujours unique. Alors quand au cours des années 2000, Ray et Robby décidèrent de reprendre la route en faisant une tournée de concert sous le nom "The Doors on the 21st century". Lorsque l'on voit les affiches de ces concerts, on peut inévitablement remarqué que ceci est trompeur car les deux musiciens utilisaient un logo quasi identique au logo original pour vendre des places avec facilité, trompant les fans en leur faisant subtilement croire au retour du groupe mythique. Et c'est là que John Densmore entre en jeu et que le procès prend racine même s'il est important de noter qu'il aura tout fait pour l'empêcher. A la même époque, un contrat juteux fut proposé au groupe par Cadillac avec une belle somme en jeu ce à quoi il s'opposa fermement, se souvenant de la réaction de Jim avec le contrat pour Buick ce qui lui attisa les foudres de Ray (et Robby) qui lors du procès, réclama ainsi 40 millions de dollars !
Je m'égare un peu là et je me rends compte ici que j'ai réellement aimé ce livre à un tel point que j'ai envie de tout vous raconter mais ce serait vous gâcher la surprise que de de vous dévoiler tous les détails. En tout cas, j'ai pris un réel plaisir à lire ce livre et j'ai découvert toute une nouvelle facette du groupe que j'ignorais alors. J'ai également eu un véritable coup de cœur en la personne de John Densmore dont la personnalité et la manière d'être m'ont énormément plut. Je ne peux que vous conseiller de lire ce livre si vous êtes un fan du groupe mais pas que car les différents pans de la vie de ce batteur qu'est John sont très intéressants même aux yeux de lecteurs qui ne seraient pas forcément des amateurs du groupe. Enfin, pour terminer, quand je lisais cette ouvrage, je n'ai pas pu m'empêcher de me souvenir de cette affiche que j'avais vu il y a quelques années dans le journal et dans les magazines...Je me souviens avoir eu envie d'aller voir ce concert, vraiment envie puis de m'être rétracté parce qu'au fond, Les Doors sans Jim, ce n'est pas les Doors... Donc merci John. Tu avais raison.
Ci-dessous, une interview de John lors de son passage en France.
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